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La dyspraxie, qu'est-ce que c'est ?


Mais qu'est ce qu'un enfant dyspraxique ? Mon enfant  tombe souvent, il est extrêmement maladroit et a de grosses difficultés graphiques dès la grande section. En primaire, les échecs se succèdent et la fatigue devient plus présente … 


La dyspraxie, un trouble de la coordination motrice 

La dyspraxie est un trouble de la coordination motrice impliquant les muscles et les articulations (des bras, poignets, doigts, hanches, jambes, chevilles et les yeux). Elle engendre des difficultés à concevoir, programmer et réaliser des gestes appris.  

Ce trouble est d'origine neurologique. Certaines régions du cerveau dédiées aux mouvements présentent un dysfonctionnement empêchant la réalisation des gestes automatiques. Ce n’est ni un retard intellectuel, ni un problème musculaire.

L'enfant dyspraxique doit contrôler volontairement chaque geste (même l'écriture). Il est dans l'obligation d'y penser à chaque instant. Ces mouvements sont réalisés sous un contrôle attentionnel constant, intense et coûteux qui entraîne une grande fatigue.

Ce handicap invisible au premier abord, passe parfois inaperçu et n’est pas tout le temps diagnostiqué. Il est particulièrement méconnu. Il touche 3 à 7% des enfants. L’imagerie médicale (IRM) a permis de le mettre en évidence depuis peu. La dyspraxie la plus fréquente est caractérisée par des troubles du geste, du regard et du repérage dans l’espace.

Elle affecte chaque enfant différemment. Tous n'éprouvent pas les mêmes difficultés. Il existe néanmoins un certain nombre de caractéristiques communes :

  • grande maladresse.
  • lenteur.
  • troubles de l'attention et/ou de concentration résultant d’efforts intenses et constants.
  • difficultés de repérage dans le temps et l’espace.

Une ou plusieurs zones du corps peuvent être plus ou moins affectées.

  • Les membres et le tronc 
L'enfant peut être handicapé dans sa motricité globale : trouble de l’équilibre, difficultés à coordonner en même temps plusieurs parties du corps, trouble du tonus musculaire

Dans le quotidien, l'enfant est gêné par tous les gestes nécessitant une mobilité fine : habillage dans son ensemble (ex : vêtement à l’envers, utilisation de la fermeture, boutonnage et déboutonnage, laçage, enfilage...), gestes liés à l'écriture, le dessin, la peinture, ...l'utilisation d'outils (gomme, ciseau, règle, compas, ustensiles de cuisine) ou d'instruments etc. 

De ce fait  toutes  les activités de motricité sont compliquées (montée et descente des escaliers, vélo, course à pied, saut, natation, danse, ski, lancer et attraper etc.). Les chutes sont souvent fréquentes. Il se cogne, tombe, renverse, casse. De même les activités dépendantes d'un outil sont difficiles. L'écriture et le dessin sont laborieux et immatures ; l’enfant dyspraxique a du mal à manger proprement et le maniement des couverts est complexe.

  • La sphère ORL
L'enfant peut présenter des troubles de la bouche (pro-bucco-facial). Il peut avoir des difficultés à souffler, siffler, mâcher, articuler, déglutir (certains peuvent baver). Le langage oral peut être impacté (retard de la parole, articulation et prononciation difficile). Le langage n’est pas toujours très compréhensible mais il s’améliore souvent avec l’âge.
  • Les  stratégies visuelles
Le balayage du regard se fait de façon saccadée. De ce fait cela demande un effort plus important pour lire (saut de mots et de lignes) et difficultés à copier des informations d’un support à un autre. (ex : du tableau à une feuille).

Au delà de ces troubles, l'enfant dyspraxique a des difficultés à concevoir et organiser (difficulté à anticiper et planifier des actions, à empiler, assembler). La préparation de son cartable, la réalisation de puzzles et de jeux de constructions peuvent s'avérer compliqués.  Il a également du mal à se repérer dans l'espace et le temps. Il ne se situe pas précisément. Par ailleurs, la fatigue liée à la compensation de ses troubles au quotidien conduit à un déficit d'attention avec des problèmes de mémorisation. Par exemple, en période de grande fatigue, toute consigne est difficilement mémorisée. 

Les points positifs :
  • C'est un enfant vif, intelligent (d'intelligence normale ou un enfant précoce); il aime participer aux conversations des adultes.
  • Il a une excellente mémoire, apprend avec plaisir et efficacité.
  • Il adore les récits et les histoires, invente des jeux de rôle élaborés, il connaît beaucoup de choses et il a une culture générale étendue.
  • Il a une grande volonté car il a toujours été confronté à fournir beaucoup d'efforts.

La dyspraxie est un trouble spécifique d’apprentissage faisant partie de la famille des troubles « dys » Elle peut être isolée ou associée à d’autres troubles comme la dyslexie, la dysgraphie, la dysorthographie ou la dysphasie et parfois à d’autres handicaps.

Par ailleurs, la dyspraxie peut avoir des répercussions psychologiques. 
Ce trouble cognitif spécifique qui apparaît au cours du développement de l’enfant et qui persiste à l’âge adulte a des répercussions sur la vie scolaire, professionnelle et sociale. L’enfant dyspraxique fournit constamment des efforts considérables pour des résultats souvent médiocres. Il en a pleinement conscience et éprouve souvent un sentiment d'incompétence. Il peut se sentir « nul ».

Comment la diagnostiquer ?
C'est souvent au début de l’école primaire que les troubles deviennent très visibles, lorsque l'enfant doit apprendre à lire et écrire. 
C’est un véritable handicap dont la gravité est quasi-nulle en termes de santé, mais dont le pronostic scolaire et social est d'autant plus redoutable qu'il s'agit d'une pathologie "invisible". Cette pathologie méconnue a des répercussions qui ne sont pas toujours comprises par tous les professionnels de la santé. Il est donc important de s'adresser aux bons interlocuteurs. Parmi eux :

  • les médecins : neuro-pédiatre, pédiatre, médecin de rééducation (il fera le lien entre les différentes pathologies s’il y en a), médecin scolaire …

  • les psychomotriciens, psychologues, neuropsychologues

Le diagnostic est posé après avoir identifié et précisé le type et le degré de sévérité de la dyspraxie.

  • Dyspraxie légère : les diverses rééducations compensent les difficultés.
  • Dyspraxie moyenne : l'effet de la rééducation est limité. Il est nécessaire d'adapter les méthodes  d'apprentissages et de se mettre à sa portée.
  • Dyspraxie importante : il faut intégrer davantage d'outils comme l'ordinateur, la calculatrice et/ou l'aide humaine. (AVS)

  Plusieurs  tests et bilans peuvent être réalisés :

  • Examen neuro-psychologique
  • Bilan psychomoteur ou d’ergothérapie
  • Bilan orthophonique
  • Bilan orthoptique et neuro-visuel (après un bilan ophtalmologique)
  • Examen psychométrique effectué et évalué par un psychologue (Test psychométrique WPPSI avant 6 ans ou test WISC après 6 ans), qui permettra de mettre en évidence des difficultés praxiques et d’éliminer le retard mental.
  • Imagerie médicale : IRM ou un EEG prescrit par un neurologue.

Bon à savoir : il arrive parfois que des neuro-pédiatres et pédopsychiatres prescrivent à tort à l’enfant dyspraxique des médicaments tels que la ritaline pour des troubles de l’attention qui pourtant n’en sont pas au départ. Il est nécessaire dans ce cas que de prendre un autre avis et de demander un bilan du trouble de l’attention pour enlever le doute.

Les troubles de l’attention ne sont généralement pas une pathologie dans le cadre de la dyspraxie mais résultent bien souvent de la fatigue accumulée au cours de la journée.

Comment la prendre en charge ? 
La prise en charge de la dyspraxie chez l'enfant est souvent multiple et de longue haleine :

  • orthoptiste (si possible avec une formation en neuro-vision).
  • ergothérapeute.
  • orthophoniste.
  • psychomotricien.

Cette prise en charge sera plus ou moins longue en fonction de la sévérité du trouble. Il est indispensable de ne pas surcharger ces enfants qui éprouvent déjà une grande fatigabilité. C'est pourquoi certaines séances pourront, en fonction des écoles, avoir lieu sur le temps scolaire dans l'établissement ou en dehors. 

 

A l'école, l’organisation spatiale et temporelle est souvent compliquée pour les enfants dyspraxiques. Un aménagement est utile pour les apprentissages tels que :

  • Les mathématiques (difficultés à aligner les chiffres dans les colonnes lors des opérations) => mise en place de colonnes prêtes à « l’emploi ».

  • La géométrie (difficultés à visualiser l’espace) => aide humaine ou ordinateur.

  • Lecture (sauts de mots et de lignes dus à une faiblesse oculomotrice) => outil d’aide à la lecture comme un cache ou à défaut une règle

  • L’organisation du cartable et de la trousse lors d’un travail en classe ou en préparation d’un devoir à la maison => aide humaine et création de pictogrammes.

L’aide humaine peut être une AVS ou à défaut une aide ponctuelle de l’enseignant ou d’un élève selon leurs disponibilités et leur accord si les difficultés ne sont pas trop importantes.

Le second aménagement est d’ordre attentionnel. Les difficultés d’écriture sont importantes. Il dépense une énergie considérable au passage à l’écrit car il dessine les lettres. De ce fait il ne peut pas fonctionner en double tâche (écrire/écouter ou écrire/raisonner). L’exemple de la dictée est probante : l’ enfant doit écouter, réfléchir et écrire; il ne peut réaliser toutes ces taches simultanément; Il va donc un peu écouter le professeur puis écrire quelques mots et ne jamais réussir une dictée complète. Il est donc indispensable de ne pas lui demander d’écrire et effectuer une autre tâche. Voici  pourquoi le passage à l’ordinateur est très souvent préconisé.

Suite aux bilans effectués lors du diagnostic médical, le médecin préconisera une adaptation à l’école et selon le degré de dyspraxie, une demande d’aide complémentaire ou non (ex. un ordinateur ou une AVS).  

L’établissement mettra en place un dispositif autour de l’enfant.

Les parents prendront contact avec le directeur de l’établissement afin d’établir en collaboration avec l’enseignant la mise en place des aides pour les besoins de l’enfant dans ses apprentissages. Seul le directeur est habilité à instaurer ce dispositif qui sera mit par écrit dans le cadre :

  • d’un PPRE  (programme personnalisé de réussite éducative, Formulaire PPRE).

  • ou d’un PAP (projet d’aménagement pédagogique destiné spécifiquement aux enfants dys, Formulaire PAP).

Le PPS est un dispositif mit en place dans le cadre d’une demande à la maison du handicap (MDPH). Il est demandé par le médecin s’il pense que la dyspraxie de l’enfant nécessite une aide supplémentaire (plus importante que le PPRE ou PAP).

En effet si l’enfant a un degré de dyspraxie nécessitant un ordinateur (accompagné obligatoirement de séances d’ergothérapie pour une utilisation aisée de l’outil) ou une auxiliaire de vie scolaire, un PPS est alors mit en place au sein de l’école.

Les parents peuvent également demander à contacter « l’enseignant référent » (l’interlocuteur principal entre l’école, les parents et l’équipe pluridisciplinaire de la MDPH). Celle-ci les aidera à constituer un dossier d’aide à la MDPH (Maison Départementale Des Personnes Handicapées). La réponse de la MDPH est longue (environ 9 mois), mais l’acceptation de la demande permet de prendre en charge financièrement un ordinateur, la présence d’une AVS, des séances de psychomotricité ou d’ergothérapie qui ne sont pas prises en charge par la sécurité sociale.

Des associations soutenantes 
Plusieurs associations spécialisées dans les dys ou dans la dyspraxie proposent des ressources, contacts, conseils. Parmi elles, nous pouvons citer :  

  • L’association DMF  – Dyspraxique Mais Fantastique – qui couvre la plupart des départements : www.dyspraxie.info
  • Le cartable de Manon : pour aider l’élève, ce site permet d’adapter les méthodes d’apprentissages à la dyspraxie. Il a été mis en ligne par la chercheuse C. Huron pour sa fille atteinte de ce trouble.

 

Ressources complémentaires

La vidéo explique parfaitement ce qu’est la dyspraxie et ses conséquences. La conférence est présentée par le Dr Caroline Huron chercheuse à l’INSERM en sciences cognitives au CEA-I2BM (Institut d'imagerie biomédicale). Elle est également maman d’une enfant dyspraxique.

ainsi que la vidéo du dr Michèle Mazeau


Pour en savoir plus : l’enfant dyspraxique et ses apprentissages par Michèle Mazeau. Éditions Elsevier Masson.

Sources :  Neuropsychologie et troubles des apprentissages : du symptôme à la rééducation – Docteur Michèle Mazeau ; La dyspraxie : une approche clinique et pratique – Evelyne Pannetie ; coridys.asso.fr/pages/base_doc/dyspraxieconte.pdf ; www.dyspraxie.info; www.123dys.fr; www.john-libbey-eurotext.fr/en/revues/medecine/mtp/e-docs/00/03/0D/A9/article.md; ainsi que mon expérience personnel.

Dernière modification le dimanche, 04 octobre 2020 14:56
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Fanny bio-logiquement maman

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